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18 janvier 2009 - fête du baptême du Christ année B

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

Où demeures-tu ?

Les références des textes de ce dimanche
1 Samuel 3,3-10.19
Psaume 39
1 Corinthiens
6,13-15.17-20
Jean 1,35-42

 

Le thème de la demeure de Dieu et de la demeure du Christ est omniprésent dans les écrits de Jean. Dès la première ligne de l'Évangile, nous lisons que le Verbe, au commencement, était auprès de Dieu. À la fin du prologue, nous apprenons qu'il a habité parmi nous. Au début de sa première lettre, Jean nous dit que « nous l'avons vu de nos yeux, touché de nos mains… » Quand le Baptiste dit « Voici l'Agneau de Dieu », il le localise. Ne soyons donc pas surpris si les premières paroles adressées à Jésus par ses futurs disciples sont la question « Où demeures-tu ? » Question seconde, qui est réponse à la question que Jésus leur a posée : « Que cherchez-vous ? » Ils ne le savent pas encore clairement, mais ce qu'ils veulent, ce qu'ils cherchent, c'est à connaître le lieu de la présence et de la rencontre de Dieu. Pour les Israélites d'alors, ce lieu était le Temple. Mais voici que viennent des temps nouveaux, inaugurés par Jean Baptiste : désormais, le lieu de la résidence divine ne sera plus Jérusalem ni la montagne de Samarie (Jean 4,21), mais le corps du Christ (Jean 2,19-20), un corps qui prendra d'ailleurs, comme on le verra, une extension universelle. Pour l'instant, Jésus invite ceux qui l'interrogent à « venir voir » où il demeure. Séjour provisoire, point de départ : on ne reste là que quelques heures. Il faudra bientôt aller plus loin. Il en va ainsi de toutes nos rencontres du Christ : impossible de séjourner dans le déjà-là, le déjà donné.

Où trouver Dieu ?
Et, d'abord, pourquoi se poser cette question ? Pourquoi avons-nous besoin de trouver Dieu ? Parce qu'il est notre vérité, la vérité de notre qualité d'hommes, l'être par lequel nous sommes, l'Autre dont la présence nous permet de dire « je », celui en lequel nous pouvons trouver une vie inaltérable. Où entrer en contact avec lui ? Où le trouver ? Inutile de regarder vers le ciel où les religions l'ont symboliquement situé, inutile d'aller à Lourdes, à Fatima, à Rome etc. Celui qui est Esprit n'est pas localisable, et c'est bien cela que signifient les « cieux » dont on a fait sa demeure. Le « Fils » n'est pas du monde parce qu'il ne fait pas partie des êtres géographiquement repérables. Mais voilà que « Dieu a envoyé son Fils dans le monde » (voir, entre autres, Jean 3,16-20). Du coup, il est parmi nous et nous pouvons nous mettre en quête de sa demeure. C'est alors que nous découvrons qu'il est partout, en toute chose, et que nous le découvrons dès que notre relation à ce qui nous entoure échappe à l'égoïsme et au culte de soi. Bref, le Christ est là dès qu'il y a de l'amour. On se souvient de Matthieu 18,20 : « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis là, au milieu d'eux. » En Jean 14, 23 nous trouvons : « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, mon Père l'aimera et nous viendrons à lui et nous ferons chez lui notre demeure. » Mais comment aimer le Christ, présent mais invisible ? Matthieu 25,44-45 nous donne la réponse : ce que nous avons fait pour le moindre des frères du Christ, c'est pour lui que nous l'avons fait.

À l'horizon, la Pâque
Cela ne saute pas aux yeux. Pourtant ce n'est pas sans signification que Jean Baptiste désigne Jésus comme « l'Agneau de Dieu ». L'Apocalypse désignera le Christ, à plusieurs reprises comme « l'Agneau qui a été immolé ». À l'arrière-plan, Isaïe 53,7 : « Maltraité, il s'inclinait (…) tel l'agneau conduit à la boucherie ». Plus explicite encore Jérémie 11,19 : « Moi, j'étais comme un agneau familier, qu'on mène à la boucherie, et je ne savais pas qu'ils tramaient des desseins contre moi : […] Retranchons-le de la terre des vivants, et qu'on ne se souvienne plus de son nom. » D'ailleurs, quelques versets avant notre lecture, nous entendons Jean Baptiste désigner Jésus comme « l'Agneau de Dieu qui enlève [prend sur lui] le péché du monde ». Avouons que nous sommes peu sensibles à la figure de l'agneau. Prenons simplement conscience du fait que le Christ, condensant sur lui toute la haine du monde, ouvre les portes à l'amour qui va construire notre unité, si toutefois nous l'accueillons en toute liberté. Cet amour qui nous réunit en son nom est le lieu de sa présence. C'est dire que nous pouvons maintenant trouver le Christ n'importe où. Qu'il y ait Église, c'est-à-dire assemblée, unité, signifie cela . Le partage du pain et du vin significatifs de la chair et du sang du Christ nous entretient dans cette volonté de fraternité. Changement de vie, changement de nom : Simon s'appellera désormais Pierre, vieux nom donné au Temple demeure de Dieu.

Évangile selon Jean 1, 35-42 
Jean Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : «Voici l'Agneau de Dieu. » Les deux disciples entendirent cette parole, et ils suivirent Jésus. Celui-ci se retourna, vit qu'ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi (c'est-à-dire : “Maître”), où demeures-tu ? » Il leur dit : «Venez, et vous verrez. » Ils l'accompagnèrent, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C'était vers quatre heures du soir.
André, le frère de Simon-Pierre, était l'un des deux disciples qui avaient entendu Jean Baptiste et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d'abord son frère Simon et lui dit : «Nous avons trouvé le Messie» (autrement dit : « le Christ »). André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : «Tu es Simon, fils de Jean ; tu t'appelleras Képha », (ce qui veut dire : « pierre »).

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