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Ce n'est qu'un au revoir![]() Les références des textes de ce dimanche Le commentaire des lectures bibliques
Oui, mais un au revoir qui est un à-Dieu. Désormais nous ne rencontrerons plus Jésus que dans la présence divine, cette habitation de Dieu en nous par son Esprit. L'Esprit nous donne la parole, sa Parole, c'est-à-dire le Christ. Cette présence d'un autre en nous est permanente, et nous pouvons sans cesse la rejoindre et la fréquenter. Le Christ en nous entend les paroles que nous lui adressons. Bien plus, il prend connaissance de tout ce que nous sentons, désirons, éprouvons. Et il nous répond. Ses réponses ne sont pas audibles matériellement, elles nous viennent à l'esprit ; par l'Esprit. Cette intime fréquentation est ce que l'on nomme « vie spirituelle ». Elle se pervertit quelque peu quand cette ouverture à l'Autre ne se traduit pas immédiatement par une ouverture aux autres. L'Esprit est en effet esprit d'amour et là où il n'y a pas d'amour, il y a interdiction faite à Dieu de nous habiter. C'est pour cela qu'il est nécessaire de discerner, de distinguer les sentiments, pulsions et impulsions qui nous visitent ; la parole du Christ doit se frayer en nous un chemin à travers le brouhaha d'une multitude de paroles étrangères et parfois mensongères. Mais rassurons-nous, c'est toujours lui qui a le dernier mot. Comprenons que nous ne sommes jamais seuls. Nous pouvons considérer cette présence actuelle du Christ comme intermédiaire : elle nous achemine vers une présence totale dont nous sommes toujours en attente, une présence non seulement pour notre esprit, dans la foi, mais aussi pour nos sens. C'est ce que signifie, entre autres, le « retour du Christ » pour la fin des temps, la fin de l'attente. Un seul Esprit, un seul Corps
En attendant, l'Esprit est là, qui nous redit et nous fait comprendre tout ce que Jésus nous a dit. Nous sommes donc en transit, et notre présent ne prend sens que par cet avenir que nous ne pouvons imaginer, mais auquel nous sommes conduits, si toutefois nous acceptons d'en accueillir la promesse. Rien en effet ne se construit sans l'Esprit et rien de bon ne se fait dans nos vies sans nous. Une fois de plus, nous sommes en présence de cette catégorie de l'Alliance, qui fonde toute l'Écriture. Cela s'explique par le fait que Dieu, en un certain sens, est en lui-même Alliance. En lui, le mot Alliance atteint même le sommet de sa signification : unité ou union – nous disons « Trinité ». Bien entendu, nous retrouvons tout cela à propos de l'Église, mot qui signifie « assemblée », Alliance d'êtres humains de tous pays, de toutes langues, de toutes cultures. Alliance qui va jusqu'à faire de nous tous un seul Corps, selon la définition biblique de l'Alliance matrimoniale. C'est pourquoi, dans cet entretien après son dernier repas, Jésus nous parle tant de l'amour comme unique et ultime « commandement ». Tel est en quelque sorte son testament. C'est l'amour en effet qui rassemble. C'est pourquoi nous sommes conviés une fois tous les sept jours, chiffre significatif de la totalité, à nous rassembler pour partager le pain, geste que Jésus vient d'accomplir. Un seul pain, un seul corps. Nous devenons ce que nous recevons : un corps livré par amour, et nous repartons avec la consigne de nous donner nous aussi aux autres en mémoire de lui. C'est bien ce que son Esprit, qui vient nous habiter, nous permet de réaliser.
Ne soyez pas bouleversés Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
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