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À notre source, la loi d'amour![]() Les références des textes de ce dimanche Le commentaire des lectures bibliques
Voici que Jésus, qui a si souvent dépassé la Loi au nom de l'amour, par exemple à propos du Sabbat, y renvoie pourtant celui qui vient l'interroger sur la vie éternelle. C'est que cet homme est justement un spécialiste de la Loi : il a déjà tout ce qu'il faut pour répondre à sa question. D'ailleurs, interrogé à son tour, il récapitule la Loi dans son essentiel, dans ce qui la fonde. Ce qui fonde la Loi, c'est justement l'amour et cet amour est ce qui nous met au monde, nous fait exister. La Loi ne nous vient donc pas du dehors, elle nous est intérieure ; elle est « dans notre bouche et dans notre coeur », comme nous le dit la première lecture. De ce point de vue, la Loi, qui n'est autre que la logique de notre humanisation, est comparable aux lois de la nature. Comme elle « prescrit » l'amour, elle confirme que c'est par les autres que nous existons. Car nous sommes, physiquement et mentalement, faits de relations. Aucun mérite à aimer notre prochain comme nous-mêmes, puisque l'autre est constitutif de notre existence. L'aimer revient à nous aimer nous-mêmes. De proche en proche, c'est le cas de le dire, tout être humain est mon prochain. Le juriste de notre évangile n'en est pas là. Pour lui, il y a des gens qui peuvent être dits « prochains » et d'autres non. Par exemple, un Samaritain, membre d'une de ces dix tribus qui se sont séparées de Juda après la mort de Salomon, ne saurait faire partie des « prochains ». Pour lui, deux catégories : ceux que nous devons aimer et ceux qui ne le méritent pas. Que va répondre Jésus ? Se rendre proche
"Va, et toi aussi fais de même"
A vrai dire, nous risquons de rester dans l'optique du légiste et de nous contenter, à l'audition de la parabole, de conclure que le prêtre et le lévite ont raté l'occasion de se rendre prochains du blessé alors que l'étranger, lui, a su, au-delà de la Loi, rencontrer l'Autre. Il faut qu'à notre tour nous entendions le Christ nous dire : « Va, et toi aussi, fais de même ». Croire, c'est bien, comprendre ce que l'on croit, c'est très bien, mais cela ne sert à rien si nous n'allons pas jusqu'au « faire ». Nous pouvons donc nous projeter dans le personnage de cet étranger qui franchit la distance qui le sépare d'un blessé avec lequel il n'a en principe rien à voir. Mais nous pouvons aussi nous projeter dans ce blessé, cet homme qui a besoin des autres pour continuer à vivre. Cessons de vouloir tout trouver en nous-mêmes. Le « salut » nous vient d'ailleurs, même si cela échappe à notre conscience claire. La fermeture sur soi est prélude à la mort. Allons jusqu'au bout : dans cet homme blessé à la merci de notre aide, nous pouvons voir le Christ lui-même. N'est-il pas présent en tous ceux qui revivent sa Passion, d'une manière ou d'une autre ? Ne détournons pas la tête, comme le prêtre et le lévite qui ont pourtant la charge de la foi de leur peuple, mais acceptons de regarder celui que nous avons transpercé. Et rejoignons-le. "Copyright AELF - Paris - Tous droits réservés" |
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