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Habités par Dieu


Les références des textes de ce dimanche
Actes 7,55-60
Psaume 96
Apocalypse 22,12-14.16-20
Jean 17,20-26

 

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui

 

Les derniers mots des évangiles nous ont parlé du départ du Christ hors du monde visible et de son passage en ses disciples. C'est bien en conséquence de cette « ascension » en Dieu et en nous que nous entendons Étienne, lapidé, redire les paroles de Jésus lui-même en sa Passion : « Pardonne-leur… » Cependant, les derniers mots des récits évangéliques ne sont pas les derniers mots du Nouveau Testament. « Viens Seigneur Jésus » termine notre seconde lecture et la totalité de nos Écritures. C'est bien pour cela que Jésus, dans notre évangile, demande à Dieu, avec insistance, de venir nous habiter : « Moi en eux, et toi en moi… » En d'autres termes, le passage de Dieu en nous et de nous en Dieu est « déjà là et pas encore ». C'est que le chemin que nous avons à parcourir est un chemin de liberté : à chaque instant, nous pouvons remettre en question notre accueil de Dieu. Rien n'est encore définitif et c'est à chaque instant que nous devons redire : « Viens, Seigneur Jésus. » À propos de tout. Dieu ne peut rien pour nous sans le « oui » de notre liberté, ce « oui » que nous ne pouvons prononcer que dans une confiance parfaite. La foi c'est cela. La grande question qui se pose à nous est bien de croire en l'amour qui nous fait être. Souvenons-nous de tous les « si tu veux » qui jalonnent les évangiles, par exemple en Matthieu 19,17 et 21 (épisode du jeune homme trop riche). Si nous étions obligés de répondre « oui », si notre liberté n'était pas impliquée, nos décisions ne seraient pas nôtres et nous ne serions pas images de Dieu. Non pas fils mais esclaves. Nous avons à choisir de nous mettre au service de Dieu, à nous construire selon sa Parole. Et c'est par ce « service » que nous accédons à la plénitude de la liberté. À la liberté divine.

 

Accepter d'être faits images de Dieu
« Tu n'es plus esclave mais fils », dit Paul aux Galates (4,7). L'esclave est celui qui accomplit la volonté du maître sous la contrainte. Quelle est cette volonté ? Genèse 1 nous le dit d'entrée de jeu : c'est que nous soyons image et ressemblance de celui qui nous fait être ; et il nous fait être parce qu'il est Amour. Aimer par contrainte, en vertu d'une Loi, s'avère impossible, car l'amour ne se commande pas. Le fils est celui qui ressemble au Père par nature. Oui, mais voilà : cette ressemblance ne devient nôtre que si nous l'accueillons en notre liberté, si nous disons un oui sans réserve à notre création. Nature et liberté sont ici inséparables et c'est pourquoi nous n'existons vraiment (aspect nature) que moyennant cet accueil (liberté). Dieu donne, mais il nous revient de recevoir. Le verbe « donner » revient souvent dans notre évangile. Dieu nous donne sa gloire, autre nom de sa ressemblance. Si Jésus insiste tant sur ce don, c'est bien parce que nous avons besoin de nous en persuader, de le « croire ». C'est par cette foi, foi en l'amour, que nous accédons à la condition de fils ressemblant au Père. Alors s'achève notre création, mais cela prend le temps de toute notre histoire : c'est au jour le jour que nous avons à accepter de ressembler à Dieu. N'oublions pas que Dieu est à la fois don de soi (Père) et accueil de soi (Fils). Accueillir sa ressemblance est donc encore lui ressembler. C'est le Christ, le Fils par excellence, que Paul appelle « l'image du Dieu invisible » (Colossiens 1,15). Parce que nous devenons son corps, cette visibilité passe désormais par nous. C'est en entendant notre parole, et au spectacle de notre unité, que les autres croiront que le Christ nous vient de Dieu (versets 20 et 23).

 

Dieu en nous, nous en Dieu
C'est parce que le Père et le Fils sont un que nous devons tous faire un ; pour être comme eux, puisque nous n'existons que par cette ressemblance. Notre évangile nous dit tout cela en termes d'intériorité : nous ne pouvons parvenir à l'unité si Dieu ne vient pas nous habiter et si nous n'habitons pas en Dieu. « Qu'ils soient un comme nous sommes un, moi en eux et toi en moi », dit Jésus au Père. Notre union avec Dieu se réalise par l'union entre nous et aussi l'engendre. Cette union ne nous est pas imposée, nous devons sans cesse en refaire le choix. En cela aussi, d'ailleurs, nous nous faisons semblables à Dieu. Dans sa lettre aux Tralliens, Ignace d'Antioche écrit que Dieu est union, formule inhabituelle qui implique que Dieu n'est un qu'en se faisant un en permanence. La relation trinitaire est donc active et passe par la liberté. Quant à nous, c'est quand nous acceptons de faire un avec les autres que nous devenons corps du Christ et habitation de Dieu. Cette présence de Dieu en nous et de nous en Dieu nous fait entrer dans l'échange trinitaire. Parce que Dieu est là, nous ne sommes jamais seuls. Nous pouvons lui parler et il nous entend. Il nous parle lui aussi, et nous avons à reconnaître ce qu'il nous dit, à le distinguer des paroles multiples que le « monde » nous fait entendre. Notre dialogue avec Dieu nous enveloppe d'amour, et c'est par ce dialogue que nous existons et cheminons vers la perfection de notre existence. Au commencement, il y a la Parole. Elle est là aussi tout au long de notre parcours et elle est le mot de la fin. Alpha et Oméga.


Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, les yeux levés au ciel, il priait ainsi :
« Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi.
Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu'ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m'as envoyé.
Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils soient un comme nous sommes un : moi en eux, et toi en moi.
Que leur unité soit parfaite ; ainsi, le monde saura que tu m'as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m'as aimé.
Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu'ils contemplent ma gloire, celle que tu m'as donnée parce que tu m'as aimé avant même la création du monde.
Père juste, le monde ne t'a pas connu, mais moi je t'ai connu, et ils ont reconnu, eux aussi, que tu m'as envoyé.
Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître encore, pour qu'ils aient en eux l'amour dont tu m'as aimé, et que moi aussi, je sois en eux. »

 

 

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