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11 septembre 2011 - 24ème dimanche Année A

 

Être comme Dieu...



Les références des textes du dimanche
Sirac 27,30-28,7
Psaume 102
Romains 14,7-9
Matthieu 18,21-35

Le commentaire des lectures bibliques
par Marcel Domergue, jésuite, rédacteur, Cahiers Croire

Telle est la tentation de Genèse 3. Or, notre "définition" est pourtant d’être comme lui, d’être son image et ressemblance. Contradiction ? Non, car cette similitude avec Dieu est aussitôt présentée par le serpent comme "connaissance du bien et du mal", du bon et du mauvais. "Connaissance" est dans la Bible un mot très fort. Plus que d’un savoir, il s’agit d’une communion, et c’est pourquoi ce mot est utilisé pour dire l’union sexuelle de l’homme et de la femme. Le serpent, le mensonge, oriente donc l’être humain vers une expérience et un jugement du bon et du mauvais, de ce qui fait vivre et de ce qui fait mourir. Dieu se soumettra à la mort que nous lui imposerons, mais il est tout entier, si l’on peut dire, du côté de la vie ; il est la vie, comme le dira Jésus en Jean 14,6. Rien en lui du côté de la mort, ce que révélera la Résurrection. Nous sommes donc redevables à Dieu de tout ce que nous sommes et de tout ce que nous avons, et c’est pourquoi la foi s’exprime en fin de compte par l’action de grâce, la reconnaissance. Elle prend en charge tout ce qui nous arrive, même le pire, que la volonté de dominer le bon et le mauvais introduit dans le monde. Ce mauvais, selon Thomas d’Aquin, est l’absence du bien qui devrait être là. Cette absence, ce vide, est le fait de la liberté qui se détruit en choisissant son contraire, l’esclavage de ce qui détruit. Et cela se produit chaque fois que nous imaginons que notre valeur exige l’abaissement des autres, leur réduction au négatif qui, pour une part, les asservit ; ou plutôt les asservirait si Dieu cessait de leur prodiguer son amour, donc se renierait lui-même en n’étant plus Amour. C’est sur ce fond de tableau que nous pouvons relire l’évangile du jour.

 

Tous débiteurs
Nous devons tout : notre vie, que nous avons reçue sans participation de notre part. Notre intelligence, notre langage, tout ce qui nous habite et nous fait être ce que nous sommes nous vient d’ailleurs, des autres. Mais cette irruption de la vie connaît de notre part des résistances, des choix de mort : c’est ce que nous appelons "péché". Fermeture de nos portes à ce qui vient nous nourrir et nous irriguer. Repli sur soi qui revient à refuser l’existence des autres et, en fin de compte, de Dieu, qui habite et fait exister leur présence active. Comme le premier débiteur de la parabole, nous mettons entre parenthèses ce que nous devons et qui se confond avec tout ce que nous sommes. Il arrive, bien entendu, que d’autres, comme nous, se rendent coupables de comportements nuisibles. Petites dettes, que Dieu utilise pour nous faire accéder à de plus grands biens, imprévus et souvent non identifiables. Prenons conscience du fait que nous ne pouvons exister qu’en nous comportant comme Dieu, image et ressemblance que nous sommes. Or Dieu nous a pardonné la mise à mort de son Fils, lui-même image, visibilité, du Dieu invisible (Colossiens 1,15). Bien plus, de cette mise à mort, qui se reproduit chaque jour dans nos refus des autres, il fait surgir une vie nouvelle, indestructible. La parabole nous dit que nous couper des autres revient à nous retrouver en prison, c’est-à-dire, d’abord, dans cet isolement que nous avons ainsi choisi. Repli sur soi, repli en soi dont nous n’avons pas forcément une conscience claire. Si nous sommes décidés à faire payer les autres pour leurs dettes, nous cessons d’être images de Dieu, ce qui revient à choisir le néant.nts. Ainsi, il s’exclut lui-même de "l’Église". Pourtant, l’amour subsiste : voici que Jésus vient prendre ses repas avec "les païens et les publicains". En Matthieu 9,12-13, nous lisons : "Ce ne sont pas les gens valides qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez donc apprendre ce que signifie : C’est l’amour que je veux et non le sacrifice ; car je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs." L’amour, c’est ce qui nous réunit, nous fait "Un" au nom du Christ. Par là, nous sommes en même temps en union avec Dieu qui est unité de la Trinité.