Prier avec sa vie #5 : Durer – acquiescer au réel

C’est la relecture quotidienne qui nous permet de discerner la présence de Dieu.

Notre “expérience” est faite d’une succession de relectures plus ou moins approfondies. Habitons-nous vraiment notre vie, telle qu’elle est maintenant, avec toute sa réalité et tous les “accidents de parcours” ?

Il nous est demandé de ne pas fuir. Accepter de bon cœur ce réel qui me résiste ou me déplait : il ne fait pas beau temps, je me sens fatigué-e, je suis effectivement malade, ou bien c’est quelqu’un de proche qui est malade. Mon travail est intéressant ou moins, j’ai l’occasion de faire des rencontres dynamisantes ou difficiles, je peux me heurter aux autres, tel événement contrarie mes projets. Tout cela : voilà ma vie, c’est le lieu où Dieu me fait signe. C’est là qu’Il me rejoint et non ailleurs, dans ma vie telle qu’elle est, non comme je la rêve. Nous rêvons d’être “autre”, d’être “ailleurs” ou que les autres correspondent à mes attentes. Nous pensons facilement que si nous pouvions changer le monde, ou les autres… la vie serait bien meilleure.

Dans tout ce qui résiste, je fais l’expérience, parfois et même souvent douloureuse, que ni les temps et les moments, ni les choses, ni les êtres ne m’appartiennent.

Habiter ma vie, c’est y consentir, c’est l’aimer. Consentir, c’est aimer, ce n’est pas se résigner. C’est un dynamisme positif. Notre histoire, nos échecs dans nos rencontres et relations, nos chutes même et nos fragilités, nos limites et pesanteurs (tout autant que nos réussites et nos dons) peuvent entrer dans cet amour. Il nous est demandé de rester attentif au réel, de ne pas nous laisser envahir par les regrets les impatiences qui surgissent à la moindre occasion, quand les choses ne vont pas ainsi que nous le désirerions.

S’appuyer sur la réalité, c’est s’appuyer sur un sol ferme. Le consentement au réel se joue dans de toutes petites choses : un feu rouge quand je suis pressé-e, une visite impromptue m’obligeant à modifier mes projets, un ordinateur qui se bloque…

Tout cela me provoque. C’est un long apprentissage qui nous permettra d’entrer en souplesse dans ce quotidien.

“Le cœur ainsi s’apprivoise à la conduite de l’Esprit, s’accorde peu à peu à ses projets qui sont immenses, ‘plus grands que notre cœur’. Nos humeurs et impressions cessant d’être nos maîtres, alors peut s’établir en nous cet état d’union à Dieu en toutes choses, comme un instinct spirituel qui nous fait réagir au bon moment, de la bonne manière, avec la justesse de Dieu.” (Marie-Thérèse Abgrall)

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