Prier avec sa vie #4 : Le temps

ou… comment Dieu s’incarne dans ma vie

Dans la prière, comme dans la vie, la durée a une force spirituelle. Elle inscrit dans le temps, donc dans la réalité, le désir qui nous porte.

Nous sommes invités à prier sur la visite du Seigneur à Nazareth, son lieu d’enfance et de jeunesse, là où il a passé toutes ces années sans que rien d’extraordinaire ne le signale aux yeux de ses contemporains.. C’est souvent une expérience peu facile, car nous sommes tentés de regarder Jésus seulement sous son aspect “divin”. Mais se rappeler que Jésus Christ a vécu une vie tout à fait commune, jusqu’au temps où il a parcouru les terres de Palestine, nous aide à entrer dans l’intelligence profonde de ce qu’il est.

Tout ce temps : trente ans ! a été un temps de maturation, d’apprentissage. Dieu qui “fil à fil” s’est fait l’un de nous ; Il a habité notre expérience humaine et de l’intérieur a trouvé le langage qui nous dit son Père.

N’espérons pas “surfer” sur notre vie. Nous avons à vivre la même expérience de croissance dans l’intelligence du mystère de Dieu.

La contemplation nous est proposée pour nous laisser “imprégner” de l’être même du Seigneur. La relecture nous est proposée pour apprendre progressivement à lire Sa présence en nos vies. Non pas à “mettre” Dieu dans nos vies mais à l’y découvrir : comme cette exclamation de Jacob à Béthel après le songe “Dieu était là et je ne le savais pas !” (Gn 28, 16).

Ce qui nous guette le plus, quand nous commençons à prendre notre foi au sérieux, est le désir d’être “arrivé”, entendez par là, le désir de vivre en accord avec notre foi de façon permanente. C’est un certain désir de perfection , de pouvoir se réjouir de “bien faire”. En soi, c’est plutôt une bonne chose, mais concrètement cela ne respecte pas ce que nous sommes : un être en devenir.

Contempler le Seigneur, aller, venir avec ses apôtres, être tenté au désert et à d’autres moments de sa vie par le pouvoir (même pour faire advenir le Royaume), apprendre au contact du Centurion, de la Cananéenne nous permet de voir que ce n’est pas notre humanité qui est obstacle à la suite du Seigneur.

Nous sommes assez spontanément attiré(e)s par ce qui sort de l’ordinaire, et dans la vie spirituelle souvent nous ne percevons que les moments marquants. Si nous lisons des vies de saints le danger peut être encore plus grand, car ce sont habituellement les choses spectaculaires ou héroïques qui sont retenues . Et pourtant à y bien regarder, leur vie, comme celle du Christ, a été faite en grande partie de choses “sans intérêt” comme par exemple : marcher, dormir, manger… Ce sont ces activités même qui peu à peu peuvent se révéler porteuses de Dieu. Jésus ne nous raconte-t-il pas le Royaume à travers des histoires de pièce de monnaie ou de mouton perdus, de blé qui pousse, de ferment qui fait lever le pain, d’oiseaux qui picorent…

Le Mur Spirituel, la Prière continue ou un mail à l’équipe de NDWeb
pour partager un trésor découvert ou reçu.