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Moxos
est une région de l’Amazonie bolivienne grande comme la Belgique,
avec seulement 12000 habitants. Au XVIIème siècle il y avait
vingt-deux « Réductions » jésuites.
Après l’expulsion des , les Moxos, de génération
en génération, vont se transmettre oralement et en même
temps recopier sans relâche les anciens manuscrits baroques. En
1981, à leur retour, les jésuites s’aperçoivent
que les traditions liturgiques et musicales des missions ont été
sauvegardées. L’orchestre indigène continue tant bien
que mal, avec un sens approximatif du solfège, à jouer au
cours des célébrations liturgiques…
Les Ursulines de Jésus, avec sœur Maria-Jésus, se
mettent au service de l’orchestre dans les années quatre-vingt-dix,
et ouvrent à un orchestre pour les plus jeunes. Récemment
le « chœur céleste » de San Ignacio
de Moxos, capitale de Moxos, a ouvert ses archives a Piotr Nawrot, celui-là
même qui publie toutes les œuvres de Zipoli et autres compositeurs
des missions jésuites. Il travaille pour le moment sur ces archives.
Il s’agit, comme d’un trésor soigneusement et jalousement
conservé et recopié par les musiciens indigènes depuis
plus de deux siècles, et qui ont perpétué la tradition
musicale bien au-delà de la présence jésuite sur
ces lieux.
L’école
de musique de San Ignacio de Moxos est récente et veut retrouver
ses racines et son patrimoine artistique. Il s’agit de jeunes, pratiquement
tous indigènes, dynamiques, motivés et talentueux, même
s’ils ne disposent pas de l’infrastructure des orchestres
ou des académies de chez nous, européens. Ils participent
à plusieurs festivals dont le "Festival Internacional de Musica
Renacentista y Barroca Americana « misiones de Chiquitos »"
qui se tient dans la superbe église restaurée de San Javier
de Chiquitos, en Bolivie.
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