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Documents > Homélie de la messe de clôture

 

« Restez éveillés ». C’est ce que le Seigneur demande instamment à ses disciples. Cet appel résonne aujourd’hui, jusqu’à nous, pour nous dire : « ne vous assoupissez pas mais soyez des veilleurs ».

L’assoupissement n’est pas un risque improbable : les disciples du Christ eux-mêmes, à l’heure de l’agonie au mont des Oliviers, ont succombé au sommeil. Le feu de la foi au Ressuscité risque, si l’on n’y veille pas jour après jour, de voir sa flamme baisser jusqu’à s’éteindre, s’attiédir jusqu’à se refroidir. Et il y a le poids des épreuves et des souffrances qui peut être tellement pesant que le cœur s’alourdit et se plombe. Et il y a les drames, les violences et les injustices de notre temps qui sont « légion » : notre impuissance risque de devenir notre indifférence, et notre indifférence notre abandon ou notre désertion des lieux où il faut se tenir et tenir. Et il y a encore ce à quoi l’on s’accoutume, par résignation ou par fatigue : alors, les yeux habitués ne voient plus ce qui est inacceptable et ne peuvent plus repérer ce qui germe, ce qui émerge et ce qui naît – ce qui a le visage de l’enfant de Bethléem. Un coeur assoupi et une âme endormie risquent de manquer l’heure du rendez-vous avec Dieu et autrui.